Jeanne d'Arc était-elle une sorcière ?

Jeanne d'Arc, figure emblématique de l'histoire de France, suscite encore aujourd'hui de nombreuses interrogations. Son procès, son exécution, et surtout les accusations portées contre elle continuent de diviser les historiens et le grand public. Cet article explore la question de savoir si Jeanne d'Arc a réellement été une sorcière, en examinant son histoire, les raisons derrière cette accusation, et les circonstances de sa mort.

L’histoire de Jeanne d'Arc la sorcière et la provenance de l’accusation de sorcellerie

Jeanne d'Arc, née en 1412 dans le village de Domrémy, se distingue par ses actions pendant la guerre de Cent Ans, notamment en menant les troupes françaises à plusieurs victoires contre les Anglais. Toutefois, ce qui la démarque véritablement, ce sont les voix qu'elle affirme entendre qui lui auraient ordonné de délivrer la France. Elle affirme entendre : 

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  • Saint Michel,
  • Sainte Catherine,
  • Sainte Marguerite.

Cette affirmation d'avoir reçu des instructions divines ne manque pas de choquer l'Église et les autorités de l'époque. Parmi ses détracteurs, Cauchon est son principal accusateur, il causera ensuite sa perte. À une période où la sorcellerie était considérée comme un crime grave, une jeune femme qui prétendait entendre des voix célestes devenait rapidement une cible. C'est ainsi que commence à germer l'idée que Jeanne d'Arc pourrait être une sorcière, une accusation qui sera exploitée par ses ennemis.

Est-elle vraiment une sorcière ?

L'accusation de sorcellerie à l'encontre de Jeanne d'Arc est avant tout un outil politique. À une époque où les conflits religieux et territoriaux faisaient rage, la capturer et la discréditer permettait de frapper un grand coup contre la légitimité de la couronne française. Les Anglais, bien conscients de l'impact symbolique de Jeanne, orchestrent son procès de manière à la condamner pour hérésie et sorcellerie.

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Le procès de Jeanne d'Arc, dirigé par l'évêque Pierre Cauchon, est un véritable théâtre. Cauchon, homme ambitieux et sans scrupules, voit en cette affaire une opportunité de se rapprocher des Anglais et de s'assurer un avenir brillant. Il met tout en œuvre pour faire tomber Jeanne, posant des questions pièges et exerçant des pressions sur le jury afin d'obtenir une condamnation. Les interrogations portent notamment sur les voix qu'elle entend, ses choix vestimentaires et sa fidélité à l'Église. Tous ces éléments sont utilisés pour dresser un portrait de Jeanne comme une mauvaise chrétienne, et donc une sorcière.

Néanmoins, l’accusation de sorcellerie repose sur des bases fragiles. Rien dans les actions de Jeanne ne correspond aux pratiques communément associées à la sorcellerie. Elle ne pratique aucun rituel occulte, ne jette aucun sort, et n'a aucun lien avec le monde des esprits tels qu’ils étaient compris à l’époque. Ses visions, bien que controversées, sont davantage interprétées comme des manifestations de sa foi intense que comme des signes de sorcellerie.

Comment est-elle morte ?

Jeanne d'Arc est capturée en 1430 par les Bourguignons, alliés des Anglais, et livrée à ces derniers. Son procès, qui débute en janvier 1431 à Rouen, est mené sous l'autorité de Pierre Cauchon. Celui-ci, fervent défenseur de la cause anglaise, voit en Jeanne une menace à éliminer à tout prix. Son objectif est clair : la faire passer pour une hérétique et une sorcière afin de justifier sa mise à mort.

Malgré la résistance de Jeanne, qui se défend avec courage tout au long du procès, le verdict est inévitable. Le 30 mai 1431, elle est condamnée à être brûlée vive. La sentence est exécutée le jour même, sur la place du Vieux-Marché à Rouen. À seulement 19 ans, Jeanne d'Arc meurt dans des conditions atroces, son corps étant réduit en cendres pour éviter que ses restes ne deviennent des reliques.

Pierre Cauchon : l’homme derrière la condamnation

Pierre Cauchon, né en 1371, est l'évêque de Beauvais à l'époque du procès de Jeanne d'Arc. Homme ambitieux, il a gravi les échelons de l'Église grâce à ses talents en intrigues politiques et à sa capacité à s'attirer les faveurs des puissants, notamment des Anglais. Le procès de Jeanne d'Arc représente l'apogée de sa carrière, bien que son rôle dans cette affaire ternira à jamais sa réputation.

Cauchon, bien que détesté aujourd'hui, n'a pas connu de déchéance immédiate après la mort de Jeanne. Il continue d'exercer ses fonctions et joue même un rôle dans les négociations entre Anglais, Bourguignons et Français. Ce n'est qu'après la réhabilitation de Jeanne d'Arc, en 1456, que son nom est définitivement associé à la trahison et à la condamnation d'une innocente.